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Mémoires et mémorisation 1

Un mythe s’écroule ! La mémoire visuelle n’existe pas. Zut ! Ni la mémoire auditive, ni la mémoire kinesthésique ? Triple zut ! Moi qui essayais de faire mobiliser les trois à mes apprenants ! Mais alors, quelles mémoires existent ? Faisons le point.
 
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Cinq différents types de mémoires
 
Il n’existe pas une seule mémoire, mais DES mémoires, chacune ayant son fonctionnement et sa temporalité.
 
La mémoire sémantique
C’est un réservoir de savoirs sur le monde et sur soi. En d’autres termes, il s’agit de l’ensemble des connaissances explicites, que l’on peut nommer et déclarer (vocabulaire, concepts, notions, noms) Elle nécessite d’être sollicitée par des consolidations régulières pour une mémorisation à long terme.
 
La mémoire procédurale
C’est le stock des acquis automatiquement réalisables pour produire des gestes routiniers que l’on accomplit sans y penser, « inconsciemment». Ils nécessitent un entraînement intense, (taper sur un clavier par exemple). L’articulation d’un mot, les réflexes, en font partie. 
 
La mémoire de travail
Elle a deux fonctions essentielles : maintenir les informations disponibles et traiter des informations. Cette mémoire interagit avec les autres mémoires, elle est en soi vide de contenu, mais elle a une fonction d’exécutant. Elle est un espace-temps limité, elle ne stocke pas, elle n’a pas un lieu précis dans le cerveau et elle est éphémère. Elle permet de retenir momentanément un nombre restreint d’informations dans le but de comprendre et d’exécuter une tâche. 
 
La mémoire perceptive 
Elle est liée aux sens : la vue, l’ouïe etc. Elle capte et reconnaît. Elle agit à très court terme. C’est ce qui fait que nous reconnaissons la forme de notre continent sur un planisphère, un logo, ou un mot connu dans un discours en langue étrangère. Pour reconnaître, il faut savoir. Plus on sait, plus on connaît, mieux la mémoire perceptive fonctionne. 
 
La mémoire épisodique 
C’est celle des souvenirs de faits, d’anecdotes, de situations de références dans des contextes. Elle n’a, apparemment, pas d’incidence sur l’apprentissage, même si on peut imaginer qu’un bon souvenir aide à la rétention des mots associés à ce souvenir. 
 
Jouons maintenant !

Quel type de mémoire est particulièrement mobilisé par ces 5 apprenants ? Postez vos réponses en commentaires. 
 
1. Luciano connaît le nom d’une spécialité gastronomique camerounaise.
2. Özgür reconnaît le mot accompagnement dans une liste de vocabulaire. 
3. Tamàra essaie de retenir un instant tous les éléments d’une image pour la décrire. 
4. Après avoir eu du mal à articuler le « r » français, cela ne pose plus aucun problème à Daniele. 
5. Engracia se souvient d’avoir ri avec une camarade, la semaine dernière, à propos d'une image de l’unité 2.

Commentaires

  1. Voici mes réponses :
    Luciano : perceptive
    Özgür : sémantique
    Tamàra : de travail
    Daniele : procédurale
    Engracia : épisodique.

    Qu'est-ce qu'il y a à gagner ?

    Sans blague, merci pour ce nouvel article, comme toujours très intéressant ! J'ai déjà gagné en le lisant !

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