Monsieur
et Madame ont plus de 50 ans, et quelques idées pédagogiques en A1...
Couverture Hachette |
Vous avez peut-être un souvenir d’école maternelle lié à ces petits livres carrés pleins de personnages colorés, inventés par Roger Hargreaves. Les « Monsieur Madame » étaient en effet destinés aux enfants, pour leur enseigner le rôle des émotions, les aider à grandir etc... Ces petits personnages sympathiques ont, depuis 2018, des aventures pour adultes.
Ces nouvelles publications, même si elles sentent le plan marketing visant les trentenaires et la mode de la nostalgie, sont une double bonne nouvelle. D’abord parce que ça a l’air drôle, mais surtout parce que ces petits bonhommes-là peuvent être un bel outil pédagogique.
Pour profs de langues
En effet, ces petits personnages ont le bon goût d’avoir des épithètes comme noms. Excellente idée pour enrichir son vocabulaire et acquérir du lexique pour caractériser une personne.
Anecdote personnelle : j’ai souvenir d’avoir, en voyage à l’étranger, passé plus de 10 minutes face au tourniquet, non pas des cartes postales, mais des Monsieur Madame en langue locale, à essayer d’apprendre des adjectifs en fonction...
1 : du dessin du petit héros et de ses expressions faciales.
2 : du souvenir que j’en avais dans ma langue maternelle.
Un exercice jubilatoire !
Par ailleurs, ils sont une lecture très adaptée dès la fin du niveau A1. Le langage est clair, les illustrations facilitantes, certaines phrases répétées au long des pages. Une belle occasion de lire une histoire complète dès le début de son apprentissage.
On
peut même personnaliser le choix de lecture, en laissant à chacun
le soin de choisir parmi les petits héros l’adjectif qui lui parle le plus,
l’histoire qu’il a envie de lire, celle qui lui rappellera de bons
souvenirs, ou des émotions positives (un levier dans
l’apprentissage). Et imaginer pourquoi pas que chacun présente "son" Monsieur ou "sa" Madame, dans un tout petit exposé.
Ces petites histoires ayant connu un succès international, il en existe des versions multilingues… Autant d’occasions d’activités plurilingues, car si les apprenants ont un passé, des souvenirs sur lesquels s’appuyer, ils ont parfois aussi un bagage linguistique très présent, dans lequel construire des ponts.
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Montage de couvertures en plusieurs langues |
Pour auto-apprenants A1
Du
côté de l’apprenant de langue (entre 7 et 77 ans), les petits
livres peuvent aussi être un instrument d’auto-apprentissage au
niveau A1 (les histoires sont trop simplistes pour motiver une lecture au-delà du défi de compréhension et de l'intérêt du challenge pur).
Pour cela, peut-être pouvons-nous guider nos apprenants motivés avec quelques petits conseils pratiques :
-
Se
forcer à ne lire qu’une page par jour, mais en conscience, dans
une logique de « moins mais mieux ».
- Répéter
la lecture des pages précédentes avant d’attaquer une nouvelle
page, dans une logique de réactivation des acquis et de préparation à la nouveauté.
- Lire
à voix haute ; on sait le rôle de la vocalisation dans une
mémorisation efficace.
- En milieu ou en fin de lecture, établir une carte mentale synthétique de l’aventure, autour de questions narratives logiques : Où ? Qui ? Comment ? Quoi ?
- Écrire sur cette carte, par exemple, dans la branche Où ? tous les lieux évoqués dans l’histoire, dans l’ordre, et y souligner les prépositions de lieu, pour un travail de conscientisation de la langue.
- Fixer
ainsi le vocabulaire dans le contexte de l'histoire, et dans un ensemble logique qui facilite la rétention par création de liens.
- Puis, se poser des questions à soi-même, et s’obliger à y répondre sans regarder sa carte : Qui est le héros ? Où habite-t-il ? Où va-t-il ?...
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exemple d'auto-apprentissage avec la version grecque de Monsieur heureux |
Vous pouvez partager vos souvenirs de Monsieur et Madame, ou vos idées d'exploitations en commentaires.
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